Génèse
J’y ai grandi, j’ai pensé la connaître par coeur, j’y suis retournée un nombre incalculable de fois, j’y ai passé du temps, vécu de nombreux épisodes de vie, je l’ai vue évoluer, grandir, changer…. Et pourtant, cette fois, en sortant de la gare, je l’ai regardée comme une inconnue.
Pour ceux et celles qui ne le savent pas, je suis née et j’ai vécu à Rennes ,jusqu’à l’âge adulte. Dans mes souvenirs d’enfance, c’est une ville calme et arborée, avec un petit centre-ville presque familial. Tout est plus ou moins « à côté », et cette enfance ne connaitra pas les longs trajets quotidiens teintés d’embouteillages journaliers. Les parcs sont proches, la piscine, la patinoire, parfois même la ferme et les animaux.
Plus tard, je découvre les collèges, avec la particularité des villes « à taille humaine ». Puisque les établissements ne sont pas si nombreux, les élèves viennent de divers endroits (plus ou moins aux alentours), et donc, diverses classes sociales.
A cette époque, je ne connais pas vraiment le clivage des couleurs et du salaire, J’ai l’impression de plus ou moins faire partie d’un tout, malgré l’hétérogénéité déjà apparante .
Au lycée, c’est différent. Il faut « choisir sa voie ». L’orientation scolaire définissent l’établissement et donc, dans une certaine mesure, le type de personnes côtoyées.
La période fac sera ma dernière expérience Rennaise. Officiellement étudiante, je voyage d’expérimentations en expérimentations. La BU (Bibliothèque Universitaire), les amphis ou les salles de TD (Travaux Dirigés) sont mes lieux de vie quotidienne.
C’est probablement cette époque qui teinte, encore aujourd’hui, ma vision de la vie à Rennes. j’ai eu l’impression, à un moment, de connaître tellement mon environnement que je n’avais plus rien à y découvrir.
Depuis mon départ, je n’ai fait que « survoler » la ville. Passant régulièrement en « éclair » ou restant « confinée » avec les personnes les plus chères à mon coeur pour ne « pas en perdre une goutte ».
Re-découverte en images
Ce mois de Mars 2024, pour la première fois depuis bien longtemps, je viens dans cette ville pour un autre raison que celle de retrouver ma famille. A peine descendue du train, j’ai comprends tout autre chose. Là où j’ai toujours considéré que Rennes était synonyme de « chez moi », cette fois, je la visite comme une touriste en visite.
Puisque j’ai la chance de vivre la photographie comme une expérimentation perpétuelle, il est assez naturel de me tourner vers mon boitier pour revisiter mes sensations.
Quelques pas dans la ville, je redécouvre la dalle du « Colombier », vieux centre commercial mixant architecture décrépie des années 60 et nouvelles enseignes de nourritures aux noms toujours plus américains.
Ce jour là, il fait beau et la pluie n’a pas l’air de vouloir pointer le bout de son nez… je marche vers le centre, avec pour objectif de me rapprocher de ce que l’on surnomme « le vieux Rennes ». Mon attention se porte alors sur un panneau, tenu par une femme marchant d’un pas vif en direction opposée. Je décide de poursuivre mon chemin, j’en croise deux autres … Mais que se passe t’il ? Y a t’il une manifestation quelque part ? Par curiosité et puisque j’ai du temps devant moi, je décide de les suivre. Quelques mètres plus loin, en face d’une rangée de CRS, se trouvent des dizaines de personnes agglutinées les unes à côté des autres, face à un camion « cortège ». Je réalise que nous sommes le 8 Mars (journée du Droit des Femmes). je suis donc tombée au coeur d’une manifestation féministe. Quoi de mieux que photographier la ville qui s’exprime et revendique ? J’ai un flash back au premier « clic ». Je me rappelle, comme si c’était hier, des appels fréquents à la grève et des chaises qui bloquent les portes de Rennes 2. Je redécouvre des styles vestimentaires, des drapeaux anarchistes et des « coupes de cheveux alternatives ». Ces ambiances sont à la fois si familières et si inconnues.
Lors de ce reportage, je suis comme « désorientée ». Je vis ces photos un peu comme une discussion avec un membre de la famille avec qui j’ai grandi, mais dont je ne connais plus grand chose…
Lecture du reportage photo
Voici le récit en images de mon retour à Rennes. Le regard d’une Bretonne de naissance, métisse et acculturée par son long séjour Parisien.
– Sur les 3 premières images, mon attention s’est portée sur des détails que je ne regarde plus lorsque je me balade dans la ville. 1 : statue face aux célèbres colombages Rennais. 2 : le slogan reprenant le nom du gestionnaire des transports (« La Star »). 3 : un cinéma associatif ayant presque le même âge que moi (crée en 83).
– Le reste des images symbolisent une des « revendications Rennaises » : photographies réalisées lors de la manifestation du 8 Mars (Droit des Femmes).
One Love.
Laëtitia
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